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Lettre du rameur au « moussaillon »

Publié le par Jean Denis

Lettre du rameur au « moussaillon »

Ecoutes bien « moussaillon » !!!

Pour moi il n’existe que deux sortes de personnes : celles qui donnent et celles qui reçoivent ; celles qui rament et les autres qui se laissent porter par les flots au gré des courants.

Je crois qu’au fond de moi j’ai toujours été un rameur. Celui qui choisit sa voie, celui qui brave la tempête, un galérien de la vie.

Je suis un mec ordinaire qui par le biais de son activité sportive depuis plus d’un demi-siècle n’a cessé d’avancer passant de l’euphorie à la dépression ; un coup en haut, le lendemain au creux de la vague, profitant de chaque expérience. Rien de grandiose une simple promenade en pagayant au gré du grand océan de la vie.

Mais depuis peu, j’ai le sentiment fugace d’une charge qui me pèse et qui ralenti ma cadence ; les rames se font plus lourdes, les éléments plus hostiles ; la barque prend l’eau. Peut-être est-ce la période de ma vie où la nécessité de se faire aider, de recevoir est la plus prégnante. Mais surement pas celle de baisser les bras et d’abandonner les rames.

Milles Sabords, tu es toujours là « moussaillon » ???

Sois rassuré l’ami, je vais garder mon rythme profitant de ma propre manière de ressentir la souffrance, acquise cap après cap. Ce n’est pas un crabe qui va faire reculer le galérien.

J’ai ma propre manière de gérer le temps, en immersion dans mes propres pensées. Ma façon de manager mes forces qui il est vrai, se sont amoindries au fil du temps. Mais, j’ai appris à l’accepter à être heureux avec ce qui est mon patrimoine. C’est, dit-on, l’apanage d’un âge avancé.

Alors, lorsqu’un écueil arrive, quand une vague plus haute que les autre me tombe sur l’échine, ou quand ma pagaïe de toujours se brise, et que j’ai l’impression que la berge s’éloigne, je puise dans mes souvenirs la force morale de ramener la barque dans le bon sillage. D’aucuns nomment ça le mental, l’expérience, parfois la sagesse ; c’est tout simplement ma vie, la vie d’un homme simple.

Tu sais « moussaillon » !!!

C’est la nature de l’homme ni plus ni moins.

Et ce sont tous les mouvements de « brasse » pratiqués au fil des ans qui ont façonné mes muscles et mon esprit. Corps et esprit interagissant à tour de rôle. Combien de fois ai-je déjà du redresser la barque. Je me souviens de marathons, de triathlons, où même marcher me devenait pénible, la pensée d’arrêter se faisant plus prégnante ; jusqu’au moment où une réalité devenait évidente : « non je ne peux pas abandonner, je finirais même en rampant».

C’est vrai qu’en ce début de juin le ciel s’est obscurci, la houle a forci et l’horizon s’est fait plus sombre.

Une raison pour beaucoup de poser les rames et de laisser la barque à quai.

Et c’est vrai que comme d’autres, je me suis un moment interrogé, notamment devant la détresse de mes proches, mais ce fut bref.

Tout à l’heure en allant courir, j’ai vu le soleil qui me regardait droit dans les yeux dardant la plénitude de ses rayons sur mon « vieux » corps, créant en mon sein une saine transpiration, des gouttelettes d’espoir au goût salé ; des perles de vie, des sensations retrouvées, des souvenirs du passé à galérer aux quatre coins.

Oh hisse « Moussaillon » !!!

J’ai franchi un cap et je suis entré dans un nouvel océan inconnu et je sais que je vais devoir mener ma barque vers l’horizon naissant.

Tranquillises toi, j’ai encore et toujours le désir de me remettre à flot et de ramer, ramer, ramer… « Alors y’a plus qu’à ».

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